Trois gynécologues français sont soupçonnés d’avoir utilisé leur propre sperme pour inséminer des patientes « à leur insu ».
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a récemment été alerté sur des soupçons visant trois gynécologues français, dont deux sont décédés. Plusieurs tests ADN, réalisés par des personnes nées de dons, soulèvent des questions quant aux pratiques de ces spécialistes.
Peut-être le début d’un nouveau scandale sanitaire. Dans un document, l’association « PMAnonyme » signale de possibles « fautes éthiques et déontologiques graves » dans une longue enquête.
Les faits présumés décrits se seraient passés dans les années 1970 et 1980. PMAnonyme dénonce l’attitude d’au moins trois médecins français qui auraient procédé à des inséminations de leurs patientes avec leur propre sperme, le tout à l’insu de ces dernières. Selon nos confrères, c’est la première fois en France que de telles accusations sont portées.
Trois membres de l’association ont réalisé des tests ADN à l’aide de kits disponibles sur des sites américains. Les résultats ont démontré des liens génétiques entre leurs mères et les familles des gynécologues.
Natacha Jolivet est née d’une insémination en 1975 en France. Les résultats de ces tests ADN ont fait émerger des cousins génétiques. En d’autres termes, des individus ayant aussi réalisé des tests et qui ont partagé leurs résultats. Dans son cas, elle a découvert 4 personnes qui partagent « un lien génétique rapproché » avec elle. Après comparaison du bilan génétique et une analyse généalogique, les données révèlent que la quadragénaire est descendante des parents du gynécologue de sa mère.
« Au vu des dates de naissance et des données de l’arbre généalogique, le gynécologue est bien le géniteur de Natacha », assure même la présidente de l’association DNA Pass.
Deux autres cas similaires à celui de Natacha sont recensés par l’association. « Pour moi, c’était une personne venue avant. Lors de l’insémination, il n’a rien dit, il m’a juste demandé un petit quelque chose pour payer la personne. J’ai demandé s’il y avait des garanties au niveau de certaines maladies, et il m’a dit de ne pas m’inquiéter », témoigne auprès de nos confrères la mère d’une des victimes présumées.
Ces trois cas spécifiques ont été signalés de « façon informelle » à l’Ordre des médecins. En effet, les descendants potentiellement concernés ne peuvent pas agir en justice, seule la mère le pourrait. « L’enfant n’a pas été victime directe, c’est la mère qui l’a été », explique l’avocat en droit médical Antoine Béguin à France Info. Pour l’association il s’agit d’un « scandale sanitaire » en devenir.
Source: midilibre.fr