Trop d’exercice physique, moins de désir sexuel ?
La pratique très intensive d’une activité physique peut-elle nuire à la libido ? Ce n’est pas exclu, en tout cas chez certains hommes.
Des études ont mis en évidence l’effet possible d’un entraînement sportif soutenu sur la régularité du cycle menstruel, renvoyant alors à une perturbation de l’équilibre hormonal.
En cas de difficultés à concevoir, les médecins peuvent d’ailleurs recommander à la femme de limiter momentanément sa pratique sportive. Pour cette étude-ci, une équipe américaine (University of North Carolina) s’est intéressée aux hommes, et en a interrogé un millier sur la fréquence, l’intensité et la durée de leur activité physique. La plupart pratiquaient un sport d’endurance, type vélo ou course à pied. Ils ont ensuite été répartis en trois groupes, en fonction de leur « score » de désir sexuel (libido) : faible, normal ou élevé. Toutes ces données ont été croisées.
Le résultat montre une association « significative » entre l’intensité et la durée habituelles de l’activité physique et le score de libido, ce lien étant néanmoins nuancé par l’âge. Ainsi, les hommes pratiquant une activité physique faible à modérée – en termes d’intensité et/ou de durée – présentent le plus de probabilités d’afficher une libido normale ou élevée, par rapport à une pratique (très) soutenue. Ceci n’est pas systématique, on parle bien de probabilités.
Comment expliquer ce phénomène ? Les chercheurs n’avancent pas d’explication très claire, et n’excluent pas un rapport inverse : une faible libido pourrait inciter à pratiquer un sport de manière intensive, dans un processus de compensation, mais ce n’est qu’une hypothèse. Il convient d’ajouter que cette étude porte sur le désir, et pas sur les capacités sexuelles : on sait combien la pratique sportive est saine pour le système vasculaire, avec aussi un bénéfice pour la fonction érectile. Les spécialistes estiment en tout cas qu’un médecin ayant à prendre en charge un homme souffrant de troubles de la libido devrait se renseigner sur sa pratique sportive, et estimer avec son patient l’utilité de la moduler.