Un homme de 68 ans se faisait passer pour un séduisant jeune homme pour violer ses victimes « par surprise »
Un homme de 68 ans qui se faisait passer pour un séduisant jeune homme afin d’attirer des femmes a été jugé pour « viol par surprise ».
Jack S., qui est aujourd’hui âgé de 74 ans, a échangé en ligne avez des dizaines de femmes afin de les inviter à sa demeure en se faisant passer pour Anthony Laroche, un jeune homme de 37 ans spécialisé en décoration d’intérieur et doté d’un charme extraordinaire.
Le stratagème de Jack S. a été dévoilé au grand jour lorsqu’une de ses victimes, Valérie, a décidé de dénoncer ses agissements.
La cour criminelle départementale de Montpellier l’a jugé lundi pour trois faits de viol et le septuagénaire risque maintenant d’être condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
C’est sur une application de rencontre que Valérie a fait la connaissance de Jack S., qui se faisait alors passer pour Anthony Laroche.
Après avoir échangé avec Valérie pendant un mois, « Anthony » a invité Valérie à le rejoindre, tout en lui proposant un scénario « à la 50 Nuances de Grey », un roman très populaire dans lequel un couple expérimente des pratiques sadomasochistes.
Valérie a expliqué: « Je devais arriver chez lui, mettre un bandeau, et qu’on se découvre d’une façon comme ça un peu unique, exceptionnelle. »
La victime a indiqué que Jack S. l’a conduit jusqu’à la chambre à coucher d’une « voix grave et autoritaire », puis il lui a ordonné de se déshabiller, tout en précisant que si elle n’obéissait pas, il interpréterait cela comme un manquer de passion.
Valérie a donc décidé de se soumettre, et ce, même si elle ne se sentait pas à l’aise.
Jack S. l’a ensuite attachée au lieu en lui interdisant de le toucher.
Au cours de l’acte sexuel, Valérie est parvenue à retirer le bandeau qu’elle avait sur les yeux pour ensuite rallumer la lumière dans la pièce: « Sur les photos on voyait quelqu’un avec un style rugbyman, bien sportif, musclé, avec des abdos et le peu de sensation que j’avais, ça ne correspondait pas du tout, décrit Valérie. À un moment donné, je n’ai pas pu résister, j’ai enlevé mon bandeau. Tout était dans le noir. J’allume la lumière, et je vois sur le lit un homme d’une soixantaine d’années, ou plus, avec des lunettes, dégarni. Rien à voir avec le Anthony Laroche. »
Trois autres femmes ont porté plainte contre « Anthony Laroche ». L’homme qui se cachait sous cette identité, Jack S., a été placé en garde en vue à plusieurs reprises et celui-ci prétend que les femmes ont accepté de venir dans son appartement et qu’elles avaient accepté les relations sexuelles.
Les médias locaux ont rapporté que Jack S. a déclaré aux enquêteurs: « Vous me dites que dans la définition du viol, le législateur a également prévu la notion de surprise, indépendamment de la violence, de la contrainte et de la menace. Je vous réponds: où est la surprise quand quelqu’un vient spontanément pour vivre quelque chose dont elle a envie
En raison d’un manque de preuves, Jack S. a pu retrouver sa liberté, mais un long combat judiciaire autour de la notion de « viol par surprise » a débuté.
Un juge d’instruction a ordonné le renvoi de Jack S. devant une juridiction pour « viol » en 2018, mais après que l’accusé ait obtenu gain de cause après avoir fait appel devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, les magistrats ont déclaré que « Dans le cas présent, ce sont les plaignantes qui se rendent volontairement au domicile de Jack S. »
En 2019, la Cour de cassation a jugé que le viol est caractérisé, puis que Jack S. a « profité, en connaissance de cause, de l’erreur d’identification commise par une personne pour obtenir d’elle un rapport sexuel ».
Enfin, toujours selon ce qu’a indiqué la Cour de cassation, cette erreur d’identification a été obtenue grâce à « un stratagème minutieusement élaboré. »
Source: BFMTV